STAPHYSAGRIA, LA PLANTE DU PARDON DES OFFENSES

PSYCHOLOGIE
STAPHYSAGRIA, LA PLANTE DU PARDON DES OFFENSES
OCTOBRE 23, 2014 

Depuis l’enfance, la deuxième demande du Notre Père m’a toujours intrigué : « pardonnez nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». Voici une comparaison qui n’est pas à notre avantage! Dieu se contenterait-il de peu de clémence, ou bien nous pardonne-t-il à l’once de la nôtre ? Peut être ce conseil a-t-il autant de portée sur le plan physique que sur le plan spirituel, car le Christ ne pouvait nous conseiller que pour notre bien.


l’agressé agressif


De fait, toute vexation ou toute humiliation peut être ressassée ou rabâchée, le plus souvent sur un mode obsessionnel, car la blessure d’amour propre ne se referme que très lentement, si on ne fait pas un effort sur soi même, et de plus elle se rouvre au moindre rappel. Une offense subie en public peut être source d’une colère qui, selon les circonstances ou la manière d’être de l’offensé ne s’exprimera pas. Et là voilà bien le problème. Le mieux est de ne pas se mettre en colère du tout et de ne pas être susceptible car, si la colère ne sort pas elle se retourne contre l’individu lui même et devient destructrice. Le « non dit » devient dangereux à conserver et à accumuler. Outre la répétition fréquente de l’offense, l’offensé médite sur ce qu’il aurait pu répondre ou sur ce qu’il va dire le lendemain, et alors commence l’esprit d’escalier surtout le soir avant de s’endormir, car comme toute obsession, elle est chassée par la porte et elle revient par la fenêtre. « Ob sidere », c’est à dire siéger autour…assiéger. Ses pensées sont parasitées en permanence par ce verbe qui l’a agressé. Les mots sont parfois plus blessants qu’une arme. On voit la contrariété permanente s’installer sur le visage de cette personne et modifier sa physionomie. Cela se voit, et l’entourage, parfois un peu pervers, va s’en réjouir et continuer à le faire souffrir. On devient vite la tête de turc d’un groupe. L’individu devient « agressé agressif ». A partir de ce moment sa vie sociale change, il devient méfiant et suspicieux et vire à la persécution.
avant d’exploser
Tout cela, vous l’avez observé. Vous savez également que l’esprit de vengeance va s’installer progressivement, pour devenir haine. Un jour cette personne explosera et se mettra en danger. Les situations d’agression sont de plus en plus fréquentes, dans ce monde sans pitié. Combien de fois un salarié peut il entendre « Si vous n’êtes pas content, vous prenez la porte », avant d’exploser et d’ignorer sur l’instant qu’il va perdre son poste ? Combien de fois une personne au physique ingrat va se faire moquer avant de devenir persécutée ? Et plus elle réagit et plus les moqueurs s’en amusent. Le sadisme du persécuteur se nourrit de la souffrance du persécuté.


la souffrance doit sortir


Les voies de somatisation sont nombreuses à ce stade. Le non dit peut donner lieu à des phénomènes de compensation. Selon l’âge et l’éducation, certains vont tenter de se calmer en mangeant de manière rageuse, en fumant pour se donner une contenance, en buvant pour oublier, ou en se masturbant pour les plus jeunes, ce qui leur donnera un mal être persistant envers le sexe opposé. Toutes ces situations excitantes ont un effet aggravant. Car si la colère n’est pas hétéro agressive, elle devient vite auto agressive et parfois destructrice. Très souvent des parents angoissés m’apprennent du bout des lèvres que leur ado se scarifie les poignets. Ce symptôme signifie que la souffrance intérieure est grande et que maintenant elle doit sortir du corps, car la blessure saigne déjà au dedans. Il suffit de leur faire exprimer la manière dont ils ont été harcelés pour qu’ils pleurent et qu’ils le disent a leurs parents. Dès lors la prise du remède favorisera l’extériorisation verbale, et le retour à la confiance.


être mal dans sa peau


Le même phénomène est observé pour les prurigos nerveux, où l’ado, plus souvent une jeune fille, se gratte jusqu’au sang, laissant sur ses bras et ses jambes des plaies disgracieuses, avec des croutes qui seront elle mêmes arrachées à leur tour. Car le système nerveux et la peau font partie du même feuillet embryologique, ce qui permet au premier de se défouler sur le deuxième, sans aucune difficulté. Ainsi certains eczémas, certains psoriasis, certains lichens, certains prurits sont d’origine purement émotionnelle. Le discernement est aisé. Si l’on agresse la personne, au lieu de se défendre, elle se gratte, signant ainsi sa somatisation. Certaines localisations sont éloquentes, si l’on peut dire, pour exprimer le non dit, tous les eczémas isolés du cou par exemple sont liés à cette situation, car il est la projection d’un larynx resté silencieux trop souvent. Un psoriasis du cuir chevelu émerge à la surface de la tête! Et que penser des piercings ?


une étrange épidémie


Pour d’autres personnes la somatisation se fait au niveau du ventre: je me souviens de trois danseuses du même ballet qui étaient venues consulter tour à tour pour des spasmes violents du bas ventre, qui les prenaient en dansant, alors qu’elles étaient en parfaite santé. L’une d’entre elles m’apprit qu’une jeune danseuse se faisait rabrouer en permanence par le maître de ballet, et que la situation était souvent insupportable, ce qui me donna la solution à cette étrange épidémie. Beaucoup de coliques « sèches », sans diarrhées, sont le plus souvent liées au refoulement d’une colère.
le Ça habite un appareil aussi urinaire que génital
D’autres encore vont somatiser sur l’appareil uro-génital, appareil hautement investi par le Ça, « chaudron bouillonnant des pulsions de l’inconscient », comme le disait l’un de mes amis psychanalyste. Nous allons retrouver des cystites nerveuses, dites à urines claires, où le germe est absent. La petite goutte brûlante en fin de miction signe la situation, elle peut être d’origine mécanique, comme dans la cystite des jeunes mariées, ou d’origine psychogène, comme lors de certaines situations pré existantes dans le domaine de la sexualité. Quand la situation perdure, il peut s’installer des polypes vésicaux, susceptibles de dégénérer, et attribués classiquement au goudron de tabac qui jaillit de l’uretère, toujours au même endroit. Mais si le fumeur fume pour compenser ses frustrations, alors la causalité remonte vers le haut! Prenons l’exemple d’une femme dont l’époux est éjaculateur précoce. Elle deviendra « Staphysagria » car la patience sous tendue par l’amour au début, fera place à l’agacement, puis à la rancune répétée, jusqu’à ce que l’acte sexuel soit vécu comme une agression, puis refusé. N’attendez pas de cette personne une humeur cordiale dans la journée avec les autres femmes, semblant elles, être comblées.


une coupure perfide


Cette zone génitale est très sensible, chez la femme comme chez l’homme. Imaginez le ressenti vécu d’une épisiotomie, coupure chirurgicale, infligée à une femme, parce qu’elle a aimé son mari… Il me revient l’histoire d’une femme dont l’épisiotomie était tellement hypersensible qu’elle devenait invalidante depuis des années. La patiente m’a raconté que le gynécologue avait conseillé de ne pas couper, alors que la sage femme, hypocrite, le fit juste après, en disant: ‘trop tard ! ». J’expliquai alors à cette dame que la sage femme avait recousu son indignation dans la cicatrice de l’épisiotomie, et qu’il fallait maintenant oublier et pardonner, car finalement elle se punissait elle même et son couple avec. Le remède mis quelques mois à rendre cette plaie insensible. Car Staphysagria a autant de pouvoir sur une plaie par instrument tranchant que sur une blessure de l’âme. Je le prescris systématiquement en 4 Ch trois fois par jour, pendant la cicatrisation d’une plaie chirurgicale, surtout au niveau génital, ou même celle d’une césarienne.


un chagrin concentré


Une autre pathologie courante relève de Staphysagria: la formation d’orgelets et de chalazions, qui sont particulièrement tenaces voire récidivants. Ils correspondent le plus souvent à des pleurs « qui ne sortent pas », et c’est ainsi que les paupières servent d’exutoire.                    Une patiente avait un chalazion qui pointait à l’extrémité d’une cicatrice de la paupière supérieure. Je lui dis qu’elle devait avoir eu une bonne contrariété pour qu’il soit aussi beau. Après un Non offensé et catégorique, et après réflexion, elle m’avoua que quelques jours auparavant, elle avait vu son chirurgien esthétique, qui avait refusé de retoucher sa paupière dont elle n’était pas satisfaite.                                                                                                                                                  A la plaie par instrument tranchant, mal cicatrisée, s’ajoutait la plaie narcissique, et le sentiment d’impuissance, par rapport   à la mauvaise foi de son chirurgien.
Même s’il faut complémenter Staphysagria 4 CH avec un autre remède, qui est généralement Pulsatilla 4 CH, il est indispensable et devant ces petites pointes très douloureuses, cherchez où est l’erreur, et vous guérirez beaucoup plus vite…


plein le dos!


Combien de fois a-t-on entendu cette expression, qui correspond en général, à supporter une personne qui vous surveille, ou vous harcèle de ses remarques, qui sont parait-il pour votre bien et pour vous faire évoluer…Si vous vous baissez pour ramasser un crayon et que vous êtes bien souple, vous vous vous redresserez sans problème. Une fois contrarié, inconsciemment , vous prenez la position redressée et cambrée du boxeur prêt au combat. Refaites l’expérience du crayon, et en vous relevant, vous déclencherez au mieux un lumbago dit « d’effort », ou plus souvent une sciatique. Tous les soins ne seront pas efficaces tant que le stress ne sortira pas du dos, c’est à dire de l’image de votre dos crispé, au niveau de sa représentation cérébrale.


voir l’autre en face


Cette plante, à la destinée étrange, permet donc d’effacer la représentation mentale d’une blessure, c’est à dire de la cicatriser définitivement, pour arriver à l’oublier, prélude à la prochaine étape qui sera le pardon. Car si nous oublions notre propre souffrance qui nous enferme sur nous mêmes, nous pouvons enfin considérer l’autre en face, dans sa propre vulnérabilité, et dire enfin cette phrase qui nous sauve:  » il devait vraiment être très mal pour me dire une chose pareille. Je le plains sincèrement ».
la prudence s’impose
Mais attention de ne pas ouvrir trop vite le couvercle de la boite de Pandore…Car une haute dilution d’emblée pourrait déclencher une extériorisation subite de tout ce qui n’est pas forcément à dire. J’ai appris avec le temps à donner des basses dilutions (5 à 7 Ch) pour mettre une soupape qui laisse sortir la pression tout doucement, afin que le couvercle de la cocotte ne saute brutalement au plafond. Imaginez qu’un beau matin vous alliez déverser à votre chef hiérarchique tout ce que vous avez pensé de lui depuis trente ans!…Mieux vaut prendre le remède plutôt le soir en rentrant du travail, pour ne pas se venger sur chien qui est en travers du chemin ou sur les enfants qui n’y sont pour rien. Quand il reste un peu d’agressivité qui ressort de temps en temps, une 7 CH est tout à fait indiquée. Quand la personne décompense sur un mode dépressif, et que son expression confine au mutisme, la situation est grave, car l’auto agressivité est au maximum de son pouvoir. Des prises en 15 ou 30 CH sont nécessaires, mais je recommande vivement d’avoir recours à un médecin, car l’erreur peut être fatale. La prise le soir au coucher peut faire remonter dans les rêves d’anciennes disputes qui peuvent durer une bonne partie de la nuit, mais qui laissent le dormeur plutôt de bonne humeur au matin, considérant qu’il a réglé ses comptes avec la représentation d’une personne avec lequel il avait eu un différend qu’il croyait avoir oublié. Que nenni, il va régler dossier après dossier enfoui, ce qui le rendait morose, en remontant le temps, tant qu’il aura besoin de son remède.

le distributeur de paix!


Pour finir, je pense qu’il devrait y avoir des distributeurs de granules de Staphysagria un peu partout, dans les chambres à coucher, dans les Salles de réunion, dans les bureaux, dans les paroisses, dans les communautés, dans les métros, dans les banlieues, dans les lieux de médiation, dans les réunions entre ministres de la Défense du monde entier, dans certains pays, afin qu’il n’y ait plus de conflits, plus d’agression ni de victimes, plus de guerres, plus de bombes humaines qui explosent pour exprimer les frustrations accumulées de tout un peuple, afin que nous puissions dire a notre frère: « je te pardonne, car cela « me » fait du bien, cela « nous » fait du bien, mais ne recommence pas… »

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